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Dominique Clément – English

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Dominique Clément – clarinets, composition

 

Clarinetist, composer and teacher, Dominique Clément has composed mainly chamber music and music for the stage, but also works regularly on projects of pieces of an educational nature.
He is one of the founding members of Ensemble Aleph since 1983.
He elaborates his musical language thanks to the reading of poets and novelists such as Claude Simon, Georges Perec, Jean-Jacques Viton or Jacques Roubaud.
His works have been performed at the festivals Musica, Présences, Musiques en scène, Musique action, 38e Rugissants as well as in Finland, Brazil, the United States, Germany, Great Britain… He has received several state commissions for his works (Triptyque pour une corrida, Temps bleu, Tresette) as well as commissions from the festivals of Vandoeuvre-lès-Nancy, Évreux, Musicades de Lyon, Cluny. After teaching at the National School of Music in Chalon-sur-Saône from 1979 to 2000, he currently teaches at Cefedem (a training program for future music school teachers) and at the Lyon Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD).

Ensemble Aleph

Created in 1983, the Ensemble Aleph is a collective of associated soloists (Dominique Clément – clarinet, Sylvie Drouin – piano, Jean-Charles François – percussion, Monica Jordan – voce, Christophe Roy – cello, Noëmi Schindler – violon, Michel Pozmanter – conducting), an ensemble of performers and composers, a group of variable size, in search of new possible relationships between sound and text, movement and music.

With nearly 300 creations, it is today one of the major relays of musical innovation. As a laboratory dedicated to creation, Ensemble Aleph gives young composers the benefit of its experience in a spirit of exchange and conviviality, notably within the framework of the International Forum of Young Composers (project selected in 2000 by the European Commission « Culture 2000 Program », with 61 composers from 26 countries – 8th Forum in 2017). The Ensemble Aleph nourishes its practice by a crossroads with jugglers, Vj’s, choreographers, directors, writers, actors… For more than 35 years, Ensemble Aleph has been developing collective projects, pooling efforts and sharing practices through more than 950 concerts.

The Ensemble ALEPH participated in numerous festivals of contemporary music: Musiques Démesurées (Clermont-Ferrand, 2006), International Gaudeamus Music Weeks (Amsterdam 2004, 2005, 2006), Festspielhaus Hellerau (Dresde 2004, 2005, 2006), Journées de la Musique Contemporaine (Cluny, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006), Estonian Music Days (Tallinn, 2006), Festival Aspekte (Salzburg, 2006), A Tempo (Caracas, 1997, 2004), Festival des orgues baroques du Haut Jura (2003), les Friches Musicales, Evry University (2003), Manca (Nice, 2002, 2006), Musica (Strasbourg, 1992, 1997 et 2000), Musique du 20e siècle (Angers, 1983 et 1986), Musique Action (Vandoeuvre Lès Nancy, 1995, 1997 et 2000), Rossini in Wilsbad (Allemagne, 2000), Sons d’Hiver (Val-de-Marne, 1996 et 1999), Time of Music à Viitasaari (Finlande, 1996, 2007), Musicavoix (Evreux, 1993, 1994, 1996 et 1998), 38° Rugissants (Grenoble, 1993 et 1995), Présences (Paris, 1995 et 1997), Musica Nova (Brésil, 1992), Festival de Mannheim, (Allemagne, 1990), Music On the Edge (Pittsburg 2004), Festival Musique en scène (Oullins 2000).

Réference: Ensemble Aleph

Jacques PUECH : voice, cabrette

Jacques Puech began learning the cabrette at the age of 7, which is part of the musical landscape of southern Cantal (Auvergne – France) where he grew up. In contact with the music of oral tradition on the one hand and experimental music on the other, he takes the cabrette into the whitewater of the variation while developing a style close to the primary animality of the sound of this bagpipe.

At the age of 26, he decided to become a professional musician and he trained as an artistic educator at the CEFEDEM AuRA. At the same time, he developed his singing practice based on the styles of the traditional music of the Massif Central and it is as a member of the collective La Nòvia that he opened himself to new sound experiences and refined his musical choices. Strengthed by his militant experience in the popular education association Les Brayauds-CDMDT63 (Auvergne), he assumed the roles of the collector, going to meet the inhabitants of the Massif Central within the framework of his activity in the AMTA (Agence des Musiques des Territoires de l’Auvergne).

Référence : La Nòvia

Noémi Lefebvre and Laurent Grappe

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Noémi Lefebvre

Noémi Lefebvre was born in 1964 in Caen, and now lives in Lyon, France. After studying music and politics and completing a degree focused on music education and national identity in Germany and France, she became a political scientist at IEP – Grenoble II University. She is the author of three novels, all of which have garnered intense critical success: her first novel L’Autoportrait bleu (2009) has been translated into English by Sophie Lewis (Blue-self portrait, Les Fugitives, London, 2017). After that, she wrote L’état des sentiment à l’âge adulte (2012), L’enfance politique (2015) and Poétique de l’emploi (2018). She is a regular contributor to the independent online magazine Mediapart and to the bilingual French-German publication La mer gelée.
Éditions Verticales
Blog Médiapart

 

Laurent Grappe

Laurent Grappe, composer, musician. His work on the poetry of recorded sound has led him to compose a certain number of electroacoustic pieces for which he systematically creates a specific setting allowing a “staging” of the sound, whether live or recorded beforehand. In his proposals, he involves actors, musicians, visual artists, and sometimes even the public itself.

 

Chevaux Indiens

Video realized by the studio doitsu. Text: Noémi Lefebvre. Editing: Laurent Grappe. January 2019.

See with english subtitles

 

Noémi Lefebvre et Laurent Grappe

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Noémi Lefebvre

Née en 1964 à Caen, Noémi Lefebvre vit à Lyon. Chez Verticales, elle a publié quatre fictions qui ont reçu un bel accueil critique et à l’étranger : L’Autoportrait bleu (2009 ; traduit en italien aux éditions Safara, en anglais par Sophie Lewis aux éditions Les Fugitives/Londres et Transit Books/USA, Canada, 2017), L’État des sentiments à l’âge adulte (2012), L’enfance politique (2015) et Poétique de l’emploi (2017, traduit en anglais par Sophie Lewis, éd. Les Fugitives, à paraitre en février 2021).
Sur son blog du club Mediapart, elle propose de nombreuses saynètes vidéo avec le compositeur Laurent Grappe.
Éditions Verticales

 

Laurent Grappe

Laurent Grappe, compositeur, musicien. Son travail sur la poésie du son enregistré l’a conduit à composer un certain nombre de pièces électroacoustiques pour lesquelles il crée systématiquement un dispositif spécifique permettant une « mise en scène » du son, que ce soit en direct ou enregistré en amont. Dans ses propositions, il fait intervenir des comédiens, musiciens, plasticiens, voire le public même.

 

Chevaux Indiens

Vidéo réalisée par le studio doitsu. Texte : Noémi Lefebvre. Montage : Laurent Grappe. Janvier 2019.

 

Dominique Clément

Access to the English translation: English

 


 

Dominique Clément – clarinettes, composition

 

Clarinettiste, compositeur et enseignant, Dominique Clément a composé principalement des oeuvres de musique de chambre et la musique de spectacles, mais travaille aussi régulièrement sur des projets de pièces à caractère pédagogique.
Il est membre fondateur de l’Ensemble Aleph depuis 1983.
Il élabore son langage musical grâce à la lecture de poètes et de romanciers tels que Claude Simon, Georges Perec, Jean-Jacques Viton ou Jacques Roubaud.
Ses œuvres ont été jouées aux festivals Musica, Présences, Musiques en scène, Musique action, 38e Rugissants ainsi qu’en Finlande, au Brésil, aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne… Il a reçu plusieurs commandes d’État pour ses oeuvres (Triptyque pour une corrida, Temps bleu, Tresette) ainsi que des commandes des festivals de Vandoeuvre-lès-Nancy, Évreux, Musicades de Lyon, Cluny. Après avoir été professeur à l’École nationale de musique de Chalon-sur-Saône de 1979 à 2000, il enseigne actuellement au Cefedem (programme de formation destiné aux futurs enseignants des écoles de musique) et au CNSMD de Lyon.

L’Ensemble Aleph

Créé en 1983, l’Ensemble Aleph est un collectif de solistes associés (Dominique Clément – clarinette, Sylvie Drouin – piano, Jean-Charles François – percussion, Monica Jordan – voix, Christophe Roy – violoncelle, Noëmi Schindler – violon, Michel Pozmanter – direction), un ensemble d’interprètes et de compositeurs, une formation à géométrie variable, à la recherche de nouvelles relations possibles entre le son et le texte, le mouvement et la musique.

Avec près de 300 créations, il s’impose aujourd’hui comme un des relais majeurs de l’innovation musicale. Laboratoire dédié à la création, l’Ensemble Aleph fait bénéficier les jeunes compositeurs de son expérience dans un esprit d’échange et de convivialité, notamment dans le cadre du Forum International des Jeunes Compositeurs (projet sélectionné dès 2000 par la Commission Européenne « Programme culture 2000 », avec 61 compositeurs de 26 pays – 8ème Forum en 2017). L’Ensemble Aleph nourrit sa pratique par un croisement avec des jongleurs, Vj’s, chorégraphes, metteurs en scène, écrivains, acteurs… Voilà plus de 35 ans que l’Ensemble Aleph élabore des projets collectifs, mutualise les efforts et partage les pratiques, à travers plus de 950 concerts.

L’ensemble ALEPH participe à de nombreux festivals de musique contemporaine comme Musiques Démesurées (Clermont-Ferrand, 2006), International Gaudeamus Music Weeks (Amsterdam 2004, 2005, 2006), Festspielhaus Hellerau (Dresde 2004, 2005, 2006), les Journées de la Musique Contemporaine (Cluny, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006), Estonian Music Days (Tallinn, 2006), Festival Aspekte (Salzburg, 2006), A Tempo (Caracas, 1997, 2004), le Festival des orgues baroques du Haut Jura (2003), les Friches Musicales de l’Université d’Evry (2003), Manca (Nice, 2002, 2006), Musica (Strasbourg, 1992, 1997 et 2000), Musique du 20e siècle (Angers, 1983 et 1986), Musique Action (Vandoeuvre Lès Nancy, 1995, 1997 et 2000), Rossini in Wilsbad (Allemagne, 2000), Sons d’Hiver (Val-de-Marne, 1996 et 1999), Time of Music à Viitasaari (Finlande, 1996, 2007), Musicavoix (Evreux, 1993, 1994, 1996 et 1998), 38° Rugissants (Grenoble, 1993 et 1995), Présences (Paris, 1995 et 1997), Musica Nova (Brésil, 1992), Festival de Mannheim, (Allemagne, 1990), Music On the Edge (Pittsburg 2004), Festival Musique en scène (Oullins 2000).

Référence: Ensemble Aleph

Jacques PUECH : chant, cabrette

Jacques Puech débute à l’âge de 7 ans l’apprentissage de la cabrette, inscrite dans le paysage musical du sud du Cantal dans lequel il grandit. Au contact des musiques de tradition orale d’un côté et des musiques expérimentales de l’autre, il emmène la cabrette dans les eaux vives de la variation tout en développant un style proche de l’animalité première du son de cette cornemuse.

A 26 ans il choisit de vivre de sa musique et se forme notamment à l’enseignement artistique au CEFEDEM ARA. En Parallèle, il développe sa pratique du chant en s’appuyant sur les styles des musiques traditionnelles du Massif Central et c’est comme membre du collectif La Nòvia qu’il s’ouvre à de nouvelles expériences sonores et qu’il affine ses choix musicaux. Fort de son expérience militante dans l’association d’éducation populaire Les Brayauds-CDMDT63, il revêt les habits du collecteur, allant à la rencontre des habitants du Massif Central dans le cadre de son activité à l’AMTA (Agence des Musiques des Territoires de l’Auvergne).

Référence : La Nòvia

György Kurtag – English

Retour au texte original en français: Kurtag – Français

 


 

Duration of the instant and moments of encounter

György Kurtag

 

The sound recordings are by György Kurtag.
The text is a quote from Pr. André Haynal, psychiatrist, psychanalyst, emeritus professor at Genève University, concerning the book by Daniel N. Stern, Le moment présent en psychothérapie : un monde dans un grain de sable, Paris : Éditions Odile Jacob, 2003.
See https://www.cairn.info/revue-le-carnet-psy-2004-2-page-11.htm

 

1. György Kurtag – Insectes confinés


 

“In his new book, Stern talks, as a psychotherapist and observer of daily life, about what he calls the ‘present moment’, what could also be called the blissful moment, during which, all of a sudden, a change can take place. This phenomenon, which the Greeks call Kairos, is a moment of intense interaction among those who do not appear on stage without a long prior preparation. This book focuses our attention on the ‘here and now’, the present experience, often lived on a non-verbal and unconscious level. In the first part, the author gives a very subtle description of this ‘now’, the problem of its nature, its temporal architecture and its organization.”

 

2. György Kurtag – Résonance


 

“In the second part, entitled ‘The contextualization of the present moment’, he talks, among other things, about implicit and intersubjective knowledge.”

 

3. György Kurtag – GriveHarpShort


 

Implicit<>explicit:
to make the implicit explicit and the unconscious conscious is an important task of psychotherapies of psychoanalytical (for him ‘psychodynamic’) or cognitive inspiration. The therapeutic process leads to moments of encounter and ‘good moments’ particularly conducive to a work of interpretation, or even to a work of verbal clarification. These moments of encounter can precede, lead to or follow the interpretation.”

 

4. György Kurtag – Deltal.izi


 

“These ideas are obviously inspired by research on implicit non-declarative knowledge and memory on the one hand, and explicit or declarative knowledge and memory on the other. These terms refer to whether or not they can be retrieved, consciously or not. The second therefore concerns a memory system involved in an information process that an individual can consciously retrieve and declare. ‘Procedural memory’, on the other hand, is a type of non-declarative memory, which consists of several separate memory subsystems. Moreover, it is clear that non-declarative memory influences experience and behavior (the most frequently cited example is knowing how to ride a bicycle or play the piano, without necessarily being able to describe the movements involved).”

 

5. György Kurtag – CantorDigit1


 

“A therapy séance can be seen as a series of present moments driven by the desire that a new way of being together is likely to emerge. These new experiences will enter into consciousness, sometimes as implicit knowledge. Most of the growing therapeutic change appears to be done in this way, slowly, gradually and silently. More spectacular is the emergence of ‘urgent moments’ that produce ‘moments of encounter’.”

 

6. György Kurtag – TrainTrain


 

“Stern emphasizes experience and not meaning, although the latter, and thus the dimension of language, plays an important role. For him, present moments occur in parallel with the language exchange during the séance. The two reinforce and influence each other in turn. The importance of language and explicitness is therefore not called into question, although Stern wants to focus on direct and implicit experience.”

 

7. György Kurtag – SongScratch1


 

“The problem of interpretation formulated as a hypothesis, whose veracity and heuristic value will be tested by the patient and the therapist, adds a powerful directional influence to the flow of a two-person progression process. Since it is introduced partly based on the therapist’s knowledge outside the session, it forces the protagonists to renegotiate the distance between them. The implication of this process on the frequency and timing of interpretations is a next step in these technical reflections…”

György Kurtag

Access to the English translation: Kurtag – English

 


 

Durée de l’instant et les moments de rencontre

György Kurtag

 

Les enregistrements sonores sont de György Kurtag.
Le texte est tiré d’un article du Professeur André Haynal psychiatre, psychanalyste, professeur honoraire à l’Université de Genève, au sujet du livre de Daniel N. Stern, Le moment présent en psychothérapie : un monde dans un grain de sable, Paris : Éditions Odile Jacob, 2003.
Voir https://www.cairn.info/revue-le-carnet-psy-2004-2-page-11.htm

 

1. György Kurtag – Insectes confinés


 

« Dans son nouveau livre, Stern parle, en psychothérapeute et observateur de la vie quotidienne, de ce qu’il appelle le “moment présent”, ce qu’on pourrait aussi dénommer le moment béni, au cours duquel, tout d’un coup, un changement peut s’opérer. Ce phénomène, que les Grecs appellent kaïros, est un moment d’interaction intense parmi ceux qui n’apparaissent pas sans une longue préparation préalable. Cet ouvrage centre notre regard sur le “ici et maintenant”, l’expérience présente, vécue souvent à un niveau non verbal et non conscient. Dans la première partie, l’auteur donne une description pleine de nuances de ce “maintenant”, du problème de sa nature, de son architecture temporelle et de son organisation. »

 

2. György Kurtag – Résonance


 

« Dans la deuxième partie, intitulée La contextualisation du moment présent, il parle entre autres de la connaissance implicite et de celle intersubjective. »

 

3. György Kurtag – GriveHarpShort


 

« Implicite <> explicite
…rendre l’implicite explicite et l’inconscient conscient est une tâche importante des psychothérapies d’inspiration psychanalytique (pour lui “psychodynamiques”) ou cognitive. Le processus thérapeutique mène à des moments de rencontre et à des “bons moments” particulièrement propices à un travail d’interprétation, ou encore à un travail d’éclaircissement verbal. Ces moments de rencontre peuvent précéder l’interprétation, amener à elle ou la suivre. »

 

4. György Kurtag – Deltal.izi


 

« Ces idées sont de toute évidence inspirées par des recherches sur le savoir et la mémoire implicite non déclarative d’une part, et explicite ou déclarative d’autre part. Ces termes se réfèrent au fait qu’ils peuvent ou non être retrouvés, consciemment ou non. Le second concerne donc un système de mémoire impliqué dans un processus d’information qu’un individu peut retrouver consciemment et déclarer. La “mémoire procédurale”, en revanche, est un type de mémoire non déclarative, qui comprend plusieurs sous-systèmes de mémoire séparés. En outre il est clair que la mémoire non déclarative influence l’expérience et le comportement (l’exemple le plus souvent cité est celui de savoir rouler à bicyclette ou jouer du piano, sans nécessairement pouvoir décrire les mouvements impliqués). »

 

5. György Kurtag – CantorDigit1


 

« Une séance de thérapie peut être vue comme une série de moments présents mus par le désir qu’une nouvelle manière d’être ensemble ait des chances d’apparaître. Ces nouvelles expériences vont entrer dans la conscience, parfois la connaissance implicite. La plus grande partie du changement thérapeutique croissant, lent, progressif et silencieux, paraît être faite de cette manière. Plus spectaculaire est l’émergence de “moments urgents” qui produisent des “moments de rencontre”. »

 

6. György Kurtag – TrainTrain


 

« Stern met l’accent sur l’expérience et non sur le sens, même si ce dernier, et ainsi la dimension du langage, joue un rôle important. Pour lui, les moments présents se produisent parallèlement à l’échange langagier pendant la séance. Les deux se renforcent et s’influencent l’un l’autre, tour à tour. L’importance du langage et de l’explicite, n’est donc pas mis en question, bien que Stern veuille centrer l’attention sur l’expérience directe et implicite. »

 

7. György Kurtag – SongScratch1


 

« Le problème de l’interprétation formulée comme une hypothèse, dont le patient et le thérapeute vont tester la véracité et la valeur heuristique, ajoute une influence directionnelle puissante au flux d’un processus de cheminement à deux. Puisqu’elle est introduite en partie en se basant sur des connaissances du thérapeute extérieures à la séance, elle oblige les protagonistes à renégocier la distance entre eux. L’implication de ce processus sur la fréquence et le timing des interprétations constitue une étape suivante de ces réflexions techniques… »

Gilles Laval – Edges

Access to the texts associated with Gilles Laval:

A. Gunkanjima par Noemi Lefebvre : Gunkanjima – English
B. Reflections on some walls of misunderstanding between musical practices : Gilles Laval – English

Accéder aux textes originaux en français :

A. Gunkanjima : Gunkanjima
B. Réflexions sur quelques murs d’incompréhension entre pratiques musicales : texte original en français
C. Lisières – Gilles Laval : texte original en français

 


 

Edges: Gilles Laval Contribution

 

Is there an improvised present, at instantaneous instant T? What are its edges, from the instant to be born or not born, or not-being, the instantaneous not frozen at the instant, right there, hop it’s over! Were you present yesterday at this precise shared but short-lived instant? I don’t want to know, I prefer to do it, with no return, towards the commissures of the senses.
Is improvisation self-deluding? Without other others is it possible/impossible? What target, if target there is?
Instantaneous stinging interpenetrations and projections, agglutinating morphological introspective replicas, turbulent scarlet distant junctions, easy or silly combinations, sharp synchronic, diachronic reactions, skillful oxymoristic fusions and confusions. If blue is the place of the sea, out of the water, it is measured in green, on the edge it is like a rainbow. Superb mass of elusive waves where inside shine and abound edges of gradations, departures with no return, unclear stops, blushing pink blurs, who knows whether to silence, to sight land or say here yes hearsay.

I’ve yes heard the hallali sensitive to the edges of improbreezation, (sometimes gurus with angry desires of grips tumble in slow scales (choose your slope), when others sparkle with unpredictable happy and overexcited surprises). End-to-end, let us invite ourselves to the kairostic heuristic commissures of imagined spaces and meanders, alone or with others, to moreofdames [pludames], to moreofall [plutoustes].

commissure: (…) The majority of 19th century and 20th century dictionaries also record the ancient use of the term in music to mean: Chord, a harmonic union of sounds where a dissonance is placed between two consonants.”
cnrtl.fr

The end-to-end principle is a design framework in computer networking. In networks designed according to this principle, application-specific features reside in the communicating end nodes of the network, rather than in intermediary nodes, such as gateways and routers, that exist to establish the network.” (Wikipedia, End-to-end principle).

Kairos (Ancient Greek: καιρός) is an Ancient Greek word meaning the right, critical, or opportune moment. The ancient Greeks had two words for time: chronos (χρόνος) and kairos. The former refers to chronological or sequential time, while the latter signifies a proper or opportune time for action.” (Wikipedia, Kairos)
Kairos is the god of opportune occasion, of right time, as opposed to Chronos who is the god of time.

 

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Gilles Laval – Lisières

Accès aux textes liés à Gilles Laval :

A. Gunkanjima par Noemi Lefebvre : Gunkanjima
B. Extrait d’une conversation entre Gilles Laval et Jean-Charles François : Conversation

Access to the English translations:

A. Gunkanjima : Gunkanjima – English
B. Reflections on some walls of misunderstanding between musical practices : Gilles Laval – English
C. Edges – Gilles Laval : Lisières – English

 


 

Lisières : contribution de Gilles Laval

 

Existe-t-il un présent improvisé, à l’instant T instantané ? Quelles sont ses lisières, de l’instant à naitre ou non, ou non-être, l’instantané non figé à l’instant, juste là, hop c’est passé !
Étiez-vous présent hier à cet instant précis, partagé sans lendemain ? Je ne veux pas le savoir, je préfère le faire, sans repasser, vers les commissures des sens. L’improvisation se joue-t-elle d’elle-même ? Sans autre autres est-ce possible/impossible ? Quelle cible, si cible il y a ?
Interpénétrations et projections piquantes instantanées, répliques introspectives morphologiques agglutinantes, jonctions éloignées mouvementées écarlates, combinaisons à l’aise ou niaises, réactions à vif synchroniques, diachroniques, fusions et confusions oxymoristiques habiles. Si bleu est le lieu de mer, hors de l’eau, il se mesure en vert, en lisière c’est arc-en-ciel. Superbe masse d’ondes insaisissables où dedans brillent et foisonnent des lisières de dégradés, des départs sans retours, des arrêts pas nets, des flous roses rougissants, va savoir s’il faut faire taire, se faire terre ou ouï-dire.

J’ai ouï l’hallali sensible aux lisières des improvisalizés, (parfois des gourous courroucés d’envies d’emprises dégringolent en gammes lentes (choisis ta pente), quand d’autres pétillent d’un imprévisible heureux et de surprises survoltées). Invitons-nous de bout en bout aux commissures heuristiques kaïrostiques des espaces et des méandres imaginés, seul ou à plusieurs, à pludames, à plutoustes.

« Commissure : Rem. 1. La majorité des dict. du 19e s. et Lar. 20e enregistrent également l’emploi vieilli du terme en musique pour signifier : Accord, union harmonique de sons où une dissonance est placée entre deux consonances (DG). »
cnrtl.fr

Le principe de bout en bout (en anglais : end-to-end principle) est un principe central de l’architecture du réseau Internet.
Il énonce que « plutôt que d’installer l’intelligence au cœur du réseau, il faut la situer aux extrémités : les ordinateurs au sein du réseau n’ont à exécuter que les fonctions très simples qui sont nécessaires pour les applications les plus diverses, alors que les fonctions qui sont requises par certaines applications spécifiques seulement doivent être exécutées en bordure de réseau. Ainsi, la complexité et l’intelligence du réseau sont repoussées vers ses lisières. Des réseaux simples pour des applications intelligentes. »
Wikipedia, Principe de bout en bout

« Kairos : Concept de la Grèce antique qui correspond au temps de l’occasion opportune, c’est-à-dire qui se rapporte à un moment de rupture, à un basculement décisif par rapport au temps qui passe. »
(L’internaute)
Kairos est le dieu de l’occasion opportune, du right time, par opposition à Chronos qui est le dieu du temps.

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Gilles Laval – Talking

Access to the texts associated with Gilles Laval:

A. Gunkanjima by Noemi Lefebvre : English translation
B. Edges – Gilles Laval : Lisières – English translation

Accéder aux textes originaux en français :

A. Gunkanjima : Gunkanjima
B. Réflexions sur quelques murs d’incompréhension entre pratiques musicales : texte original en français
C. Lisières – Gilles Laval : texte original en français

 


 

Extract from a Talk between Gilles Laval
and Jean-Charles François

Reflections on some walls of misunderstanding between musical practices

 

Gilles L. :

In a recent workshop that I conducted in an institution of higher education, I realized that there were problems I did not suspect at first. That is, after the students were given assignments, some misunderstanding occurred, which in my opinion is due to the fact that under the same words people do not hear the same things. And in this context, I also asked for an exercise that involved transcribing a recorded piece of music, but the listening varies according to the aesthetics of the world one comes from. We don’t use the same entries to listen and explain what we’re hearing.

Jean-Charles F. :

This means that people who are competent in their field of analysis or writing music are completely lost in the face of music that is foreign to them.

Gilles L. :
Yes, and this happened in several cases: someone who is somehow, let’s say, a specialist in writing music told me very sincerely that he didn’t have any clue to understand how to pick up a piece that was somewhat rhythmically complicated, because it was a sequence of rhythms that were a bit complex, and the instrumentation was a bass, drums, and guitar. And in fact he had no elements to begin to imagine a way to realize the assignment. And that was interesting, it opened up a constructive debate – which I hope will nourish his reflection a little – but in any case it was the opportunity to bring to him elements for understanding this.
Jean-Charles F. :

In a way it is the opposite of what Giacomo says: (see Encounter with Giacomo Spica Capobianco in the present edition) “when you go to a neighborhood where there is nothing left, it’s a no man’s land, there are only no law zones, even the cops don’t go there. You’re going to try to install things culturally, but there’s a gap that’s widened so much, such a big divide, that makes some people wonder why we come, they don’t see the point.” And you can turn the thing around a bit by saying: in a neighborhood with a classical music institution, everything is provided, it’s not a no man’s land, it’s just an area with full rights. But it’s basically the same problem: if things are introduced that are culturally unrecognized, there’s a gulf that has grown so wide, a fracture that is so great, that some people wonder why one comes there.

Gilles L. :
Yes absolutely, it’s interesting to mirror, the other access also seems impossible. Which for me is completely astonishing, because I dared to hope that in these places, openness and curiosity existed. But that doesn’t prevent them from being able to either shut themselves away or open themselves up to other practices. Because at the same time it is a reality for some but not for everyone. We can see that whether in deprived neighborhoods or in large institutions, fortunately there are people who are still able to realize that it is important to open up to others, who have the curiosity to find that there is an interesting issue at stake. We could say on both sides these attitudes also exist.

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Gilles Laval – Conversation

Accès aux textes liés à Gilles Laval :

A. Gunkanjima par Noemi Lefebvre : Gunkanjima
B. Lisières : contribution de Gilles Laval : Lisières

Access to the English translations:

Gunkanjima – English
B. Reflections on some walls of misunderstanding between musical practices : Gilles Laval – English
C. Edges – Gilles Laval : Lisières – English

 


 

Extrait d’une conversation entre Gilles Laval
et Jean-Charles François

Réflexions sur quelques murs d’incompréhension entre pratiques musicales

 

Gilles L. :
Dans un stage que j’ai réalisé récemment, dans une institution d’enseignement supérieur, j’ai dû faire face à des problèmes que je ne soupçonnais pas au début : c’est-à-dire que, après avoir mis les étudiants au travail, il y a eu une incompréhension qui à mon avis est dû au fait que sous les mêmes mots les gens n’entendent pas les mêmes choses. C’est-à-dire que, si je travaille avec des personnes avec qui j’ai l’habitude de travailler dans les musiques que je pratique, le message est clair et évident pour tout le monde, alors que si je rencontre des gens qui ont d’autres pratiques, ils vont entendre ce message ou cette consigne autrement. Et en plus, dans ce cadre–là, j’ai demandé un exercice où il était question d’un repiquage, même l’écoute, qu’on a selon les esthétiques du monde d’où l’on vient, n’est pas la même. On n’utilise pas les mêmes entrées pour écouter et expliquer ce qu’on est en train d’entendre.

Jean-Charles F. :
Cela veut dire que des gens compétents dans leur domaine d’analyse ou d’écriture sont complètement perdus en face de musiques qui leur sont étrangères.

Gilles L. :
Oui et ça, là, cela s’est produit dans plusieurs cas : quelqu’un qui est un peu, on va dire, spécialiste dans l’écriture m’a dit très sincèrement qu’il n’avait aucune clé pour comprendre comment relever un morceau somme toute un peu compliqué rythmiquement ; parce que c’était des enchaînements de rythmes un peu complexes, il y avait comme instrumentation une basse, une batterie et une guitare. En fait, il n’avait aucun élément pour pouvoir commencer à imaginer comment faire un relevé. Et ça c’était intéressant, cela a ouvert un débat constructif – qui j’espère nourrira un peu sa réflexion – mais en tout cas, c’était de lui proposer des éléments de compréhension de cela.

Jean-Charles F. :
En quelque sorte c’est le contraire de ce que raconte Giacomo (voir Entretien avec Giacomo Spica Capobianco dans la présente édition), c’est-à-dire il dit : « quand on va dans un quartier où il n’y a plus rien, c’est un no man’s land, il n’y a plus que des zones de non droit et tu vas essayer d’y installer des choses culturellement, mais il y a un fossé qui s’est tellement creusé, une fracture tellement grande, qui fait que certains se demandent pourquoi on vient. » Et on peut renverser un tout petit peu la chose en disant : dans un quartier, dans une institution classique disons, il y a tout, ce n’est pas un no man’s land, cela n’est qu’une zone de plein droit. Mais que c’est au fond le même problème, c’est-à-dire que si l’on introduit des choses culturellement qui ne sont pas reconnues, il y a un fossé qui s’est tellement creusé, une fracture tellement grande, que certains se demandent pourquoi on vient.

Gilles L. :
Oui tout à fait, c’est intéressant de mettre en miroir, l’autre accès semble également impossible. Ce qui pour moi est complètement étonnant, parce que j’osais espérer que dans ces lieux-là, l’ouverture d’esprit et la curiosité existait. Mais cela ne les empêche pas de pouvoir soit s’enfermer soit s’ouvrir à d’autres pratiques. Parce que, en même temps, c’est une réalité pour certains mais par pour tous. On voit bien, que ce soit dans les quartiers ou même dans les grandes institutions, heureusement qu’il y a des gens qui sont quand même capables de se dire que s’est important de s’ouvrir et qui se donnent les moyens de s’ouvrir vers l’autre, qui trouvent qu’il y a un enjeux qui est intéressant, une curiosité quoi. Et là effectivement on pourrait dire que des deux côtés cela existe aussi.

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