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György Kurtag

Access to the English translation: Kurtag – English

 


 

Durée de l’instant et les moments de rencontre

György Kurtag

 

Les enregistrements sonores sont de György Kurtag.
Le texte est tiré d’un article du Professeur André Haynal psychiatre, psychanalyste, professeur honoraire à l’Université de Genève, au sujet du livre de Daniel N. Stern, Le moment présent en psychothérapie : un monde dans un grain de sable, Paris : Éditions Odile Jacob, 2003.
Voir https://www.cairn.info/revue-le-carnet-psy-2004-2-page-11.htm

 

1. György Kurtag – Insectes confinés


 

« Dans son nouveau livre, Stern parle, en psychothérapeute et observateur de la vie quotidienne, de ce qu’il appelle le “moment présent”, ce qu’on pourrait aussi dénommer le moment béni, au cours duquel, tout d’un coup, un changement peut s’opérer. Ce phénomène, que les Grecs appellent kaïros, est un moment d’interaction intense parmi ceux qui n’apparaissent pas sans une longue préparation préalable. Cet ouvrage centre notre regard sur le “ici et maintenant”, l’expérience présente, vécue souvent à un niveau non verbal et non conscient. Dans la première partie, l’auteur donne une description pleine de nuances de ce “maintenant”, du problème de sa nature, de son architecture temporelle et de son organisation. »

 

2. György Kurtag – Résonance


 

« Dans la deuxième partie, intitulée La contextualisation du moment présent, il parle entre autres de la connaissance implicite et de celle intersubjective. »

 

3. György Kurtag – GriveHarpShort


 

« Implicite <> explicite
…rendre l’implicite explicite et l’inconscient conscient est une tâche importante des psychothérapies d’inspiration psychanalytique (pour lui “psychodynamiques”) ou cognitive. Le processus thérapeutique mène à des moments de rencontre et à des “bons moments” particulièrement propices à un travail d’interprétation, ou encore à un travail d’éclaircissement verbal. Ces moments de rencontre peuvent précéder l’interprétation, amener à elle ou la suivre. »

 

4. György Kurtag – Deltal.izi


 

« Ces idées sont de toute évidence inspirées par des recherches sur le savoir et la mémoire implicite non déclarative d’une part, et explicite ou déclarative d’autre part. Ces termes se réfèrent au fait qu’ils peuvent ou non être retrouvés, consciemment ou non. Le second concerne donc un système de mémoire impliqué dans un processus d’information qu’un individu peut retrouver consciemment et déclarer. La “mémoire procédurale”, en revanche, est un type de mémoire non déclarative, qui comprend plusieurs sous-systèmes de mémoire séparés. En outre il est clair que la mémoire non déclarative influence l’expérience et le comportement (l’exemple le plus souvent cité est celui de savoir rouler à bicyclette ou jouer du piano, sans nécessairement pouvoir décrire les mouvements impliqués). »

 

5. György Kurtag – CantorDigit1


 

« Une séance de thérapie peut être vue comme une série de moments présents mus par le désir qu’une nouvelle manière d’être ensemble ait des chances d’apparaître. Ces nouvelles expériences vont entrer dans la conscience, parfois la connaissance implicite. La plus grande partie du changement thérapeutique croissant, lent, progressif et silencieux, paraît être faite de cette manière. Plus spectaculaire est l’émergence de “moments urgents” qui produisent des “moments de rencontre”. »

 

6. György Kurtag – TrainTrain


 

« Stern met l’accent sur l’expérience et non sur le sens, même si ce dernier, et ainsi la dimension du langage, joue un rôle important. Pour lui, les moments présents se produisent parallèlement à l’échange langagier pendant la séance. Les deux se renforcent et s’influencent l’un l’autre, tour à tour. L’importance du langage et de l’explicite, n’est donc pas mis en question, bien que Stern veuille centrer l’attention sur l’expérience directe et implicite. »

 

7. György Kurtag – SongScratch1


 

« Le problème de l’interprétation formulée comme une hypothèse, dont le patient et le thérapeute vont tester la véracité et la valeur heuristique, ajoute une influence directionnelle puissante au flux d’un processus de cheminement à deux. Puisqu’elle est introduite en partie en se basant sur des connaissances du thérapeute extérieures à la séance, elle oblige les protagonistes à renégocier la distance entre eux. L’implication de ce processus sur la fréquence et le timing des interprétations constitue une étape suivante de ces réflexions techniques… »