Archives du mot-clé musique
Itinéraire entre "London" et "Tres"
Itinéraire entre "Apples…" et "Gray Area"
Itinéraire entre "ENM" et "Yantra"
Itinéraire entre "Constellation Scores" et "Schème moteur"
de point de départ aux improvisations musicales
de couvrir le champ des expressions sonores actuelles
afin d’atteindre des textures d’expériences
et l’ensemble Ultim’Asonata
Le concert de l’ensemble Ultim’Asonata au festival Musique Action 2017 à Vandœuvre-lès-Nancy, une halte sur un trajet en cours, est une réponse à la volonté constante de Dominique Répécaud de couvrir le champ des expressions sonores actuelles passant, entre autre, par les musiques expérimentales écrites ou d’inventions libres, immédiates, et celles, électroacoustiques, inscrites sur support pour une diffusion “haut parlante”. Dans ce large cadre il a provoqué la rencontre entre l’ensemble Ultim’Asonata, partenaire de longue date de sa démarche, et Alain Savouret, musicien expérimental (composition, improvisation libre, maîtrise d’œuvre…).
(Villeurbanne, 2017).
La pratique de Rob Mazurek joue de la combinaison mouvante du son et de l’image créant ainsi des composites audio-visuels. Les expériences visuelles et auditives s’échangent l’une l’autre, s’influencent mutuellement. Les couleurs, projetées en vidéo ou peintes sur toile, servent fréquemment de point de départ aux improvisations musicales. À l’opposé un son audible fait clignoter la lumière dans Music for Shattered Light Box and 7 Posters, ou encore, le projet multimédia Soundlight-1, permet au jeu de cornet de Mazurek d’apparaître comme des formes et couleurs mouvantes sur écran.
Ses dernières expositions à Chicago (The Shaping Light) et Marfa, Texas (Marfa Loops, Shouts and Hollers) combinent peinture, sculpture (lumineuse) et donc, effaçant les frontières entre les modes de perception afin d’atteindre des textures d’expériences normalement cachées. Mazurek cherche la synesthésie : peignant en son, composant en couleurs et lumière, peut-il dépasser les barrières entre chaque sens ?
Itinéraire entre "Dedalus" et "Miribel"
AMD de Miribel – Claire Ségui
Lors du stage « complètement timbrés » à l’Académie de Musique et de Danse de Miribel, les élèves avaient à réaliser un extrait de Treatise de Cardew dans des groupes de 3 ou 4.
Ensemble Dedalus – Didier Aschour
Finalement, chacun a interprété les symboles en fonction de ses idées musicales. Cela pouvait concerner un type de son pour certains, un registre ou un mode de jeu pour d’autres. Les variations de symboles, par contre unifièrent les différentes interprétations en se rapportant à des durées ou des dynamiques communes.
AMD-CS
Une partie du stage était consacré au fait d’apprivoiser et de s’approprier des outils du son amplifié : micro, ampli, pédale de loop, pédale d’effet.
EDed-DA
Dès le début, Carole Rieussec, seule à jouer d’un “instrument” électro-acoustique a pris le parti de réaliser cette ligne.
AMD-CS
La consigne était : « inventez ensemble une petite pièce de musique au départ de cette partition, vous avez 15 minutes. ».
EDed-DA
Nous avons interprétés les chiffres comme nombre de répétitions d’un accord, donc cela a conditionné certaines durées. Pour certaines pages, des proportions spatiales nous ont semblé mériter d’être respectées précisément et nous avons fixé des unités de temps.
Editorial 2017
Carte « Partitions graphiques »
Sommaire |
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Editorial Carte « Partitions graphiques » (2017)
La musique est irréductible à la parole, c’est entendu, aucune structure de langage ne peut en rendre compte. Pour dire qu’on ne peut rien dire sur la musique, il faut pourtant le dire.
L’idée que les sonorités ne peuvent pas être représentées de manière adéquate par des signes, des images, par le monde visible en général, est moins souvent exprimée. Tout ce qui dans le son ne peut être mesuré de manière simple – le timbre dans sa complexité globale – ne pourrait selon cet énoncé se réduire à un système de signes. L’accumulation de signes pour représenter la totalité de la matière sonore rendrait illisible la notation. Pour démontrer l’impossibilité de la représentation, il faut le montrer par des signes.
Déjà deux paragraphes de signes inutiles pour exprimer l’inutilité de l’effort de concilier le sonore et le visuel. Pourtant pour faire de la musique il faut souvent se téléphoner, se parler – un langage sur la musique – puis sortir de sa poche son agenda et y inscrire le lieu et l’heure d’une rencontre avec l’autre personne – une inscription graphique liée à la pratique de la musique. Et dans le cas d’une rencontre impromptue, la décision même de faire de la musique ensemble peut être considérée comme une inscription. Pourrait-on alors nommer tout ce processus « partition graphique » ?
Les éléments visuels inscrits dans la page de l’agenda ne prescrivent pas les sons qui vont être produits à cette date, dans le lieu qui lui est associé et avec les personnes qui ont écrit la même « partition » sur leur calepin. Le graphisme dans l’agenda prévoyant la date et le lieu permet la définition du temps et de l’espace de la musique, la planification partielle de son déroulement. Mais pour le reste tout peut arriver. L’agencement des sons et leur sens sont à construire au moment de la rencontre.
Les graphismes, qui déterminent autre chose que la matière musicale elle-même, donnent cette délicieuse impression de se passer de toute médiation : tout le monde y accède de façon très immédiate et sans difficulté. La présence d’une partition joue la même fonction qu’un totem, au sens religieux et énigmatique : elle oblige à faire une action, des mouvements, des sons, et son absence paralyse. Si les médiations ne sont pas données par les graphismes, elles restent des éléments indispensables à l’action. Il faut alors soit faire appel aux ressources déjà en place chez l’interprète, soit inventer des médiations sous forme de codes, de règles, de manières de transformer le visuel en sonore. L’avantage des partitions graphiques par rapport à la sécheresse de l’inscription sur l’agenda, c’est qu’elles contiennent généralement assez d’éléments saillants pour constituer des codes, soit dans un cadre déjà existant (rappelant par exemple des systèmes de notation déjà en usage), soit dans un cadre à inventer par les participant·es. Tout le monde accède à l’action, à condition que l’absence de médiations spécifiées puisse donner lieu à des médiations – déjà instituées ou à inventer – appropriées à la situation des participant·es.
C’est là le projet de PaaLabRes, concilier les sons en liberté et le langage académique, l’implication profonde des êtres dans la production et l’accès de tou·tes aux pratiques, les objets bien identifiés avec ceux qu’il faut continuellement réactualiser, l’espace privé et les prestations publiques. Et sans oublier les activités hybrides qui projettent les artistes hors de leurs étroites corporations : concilier le monde du visuel irréductible aux sons et celui des sonorités impossible à représenter ; ainsi sortir du « lisible ».
L’usage des partitions graphiques est aujourd’hui très répandu dans des contextes et des modes esthétiques extrêmement variés. La nouvelle édition « Partitions graphiques » du site PaaLabRes représente bien cette diversité sans pour autant prétendre à l’exhaustivité. Particulièrement importante pour nous est la confrontation de réalisations par des groupes très différents : professionnel·les, amateur·ices, étudiant·es, jeunes élèves, réalisations électroacoustiques, contributions à partir d’œuvres originales d’artistes dans le domaine plastique. Cette diversité des pratiques impliquant les partitions graphiques s’exprime en particulier autour de Treatise (1963-67) de Cornelius Cardew, ouvrage de référence pour beaucoup de musicien·nes dont nous présentons sept réalisations.
Contenu de l’édition
Il y a plusieurs régions identifiées sur la carte :
- « Treatise » : la partition graphique de Cornelius Cardew, Treatise (1963-67) est composée de pages regroupant 67 éléments graphiques dont certains empruntés à la notation musicale en usage. Selon John Tilbury « Treatise a été le point culminant d’une trilogie (avec Autumn 60 et Octet ’61) dans laquelle le dialogue humain essentiel avait été réouvert, exploré et affiné. Plutôt que de prescrire des sons, Cardew a voulu stimuler, provoquer et inspirer par le biais d’une partition visuelle[1] » les capacités des interprètes. Cette partition reste aujourd’hui une référence majeure suscitant de nombreuses réalisations. Cette région est composée de :
- Un collage de textes sur Treatise de Cardew (par Cornelius Cardew, John Tilbury, David Gutkin, Christopher Williams, Matthieu Saladin, Keith Rowe, Arturas Bumsteinas, Laurent Dailleau, Jim O’Rourke et Jean-Charles François).
- Une interview de Xavier Saïki, membre du collectif Ishtar, sur Treatise de Cardew.
- 7 réalisations de Treatise de Cardew par des groupes très différents dans leur composition: d’une part des versions par des groupes professionnels, le collectif Ishtar, l’ensemble Dedalus et un trio (Pedro Branco, José Ceitão et Etienne Lamaison) ; d’autre part des versions réalisées dans des contextes d’enseignement par les étudiants de la Haute Ecole de Musique de Lausanne (HEMU), les étudiants du Cefedem AuRA, les élèves de l’EPOau sein de l’ENM de Villeurbanne et les élèves de l’Ecole de musique de Miribel.
- « Films » : les partitions graphiques peuvent aussi être constituées par des images animées dans le temps. Beaucoup de projets concernent la sonorisation de films muets notamment à travers l’improvisation. Trois exemples de films sonorisés sont présentés dans l’édition 2017 :
- 11e Année : La sonorisation de la bande annonce du film La onzième année (1928) de Dziga Vertof par Clélia Bobichon, Jean-François Charles, Guillaume Hamet, Krystian Sarrau, Sébastien Sauvage et Nicolas Sidoroff. L’entre lieux-dits avec « Ecole Zola » contient beaucoup d’informations sur les modalités pratiques de cette réalisation, par Nicolas Sidoroff.
- Zola : L’école primaire Emile Zola à Villeurbanne a organisé pendant l’année 2016-17 la réalisation par les élèves d’un film. Une des classes de cette école a été chargée de la sonorisation de ce film avec Pascal Pariaud.
- Bois : La sonorisation du dessin animé de Lucie Marchais Bois a été réalisée dans l’atelier d’improvisation de Pascal Pariaud à l’ENM de Villeurbanne. Lucie Marchais, elle-même, participait à cet atelier en tant que musicienne.
- « Documentation » : il y a de par le monde une collection particulièrement riche de partitions graphiques qu’il est difficile de catégoriser, tant il y a de contextes pratiques différents qui utilisent ce procédé. Dans cette édition, deux lieux-dits de documentation sont proposés :
- Au lieu-dit IIMA, International Improvised Music Archives (intuitivemusic.dk/iima/legno1uk.htm) on pourra trouver des informations sur une très riche documentation réunie par le musicien danois Carl Bergstroem-Nielsen. Une partie importante de ces archives dédiées à l’improvisation concerne les partitions graphiques depuis 1945.
- Au lieu-dit Aleph : L’Ensemble Aleph a organisé en 1983 une exposition de partitions graphiques à Issy-les-Moulineaux, dans le cadre de l’Atelier Musical dirigé alors par Sylvie Drouin. C’est le catalogue « Musique et Graphisme » de cette exposition qui est présenté dans ce lieu-dit. L’Ensemble Aleph était à cette époque un jeune ensemble de musique contemporaine nouvellement créé par Dominique Clément (clarinette), Sylvie Drouin (piano), Monica Jordan (voix), Françoise Matringe (piano) et Christophe Roy (violoncelle). L’ensemble travaillait alors en étroite collaboration avec le compositeur Dan Lustgarten, qui a activement participé à l’élaboration de l’exposition et aux textes du catalogue.
Trois articles de références concernant les partitions graphiques et plus généralement les questions liées à la représentation visuelle des sons, à la notation musicale et à l’écriture musicale sont proposés :
- « Drastique ou plastique ? » : Les liens avec Musik und Graphik de Stockhausen (1959) par David Gutkin, dans des perspectives historiques et critiques.
- « Réflexions sur les partitions graphiques » de Etienne Lamaison, extraits d’une récente thèse sur les partitions graphiques non-procédurales. Pour cet auteur, la notion de partitions graphiques non-procédurales se définit comme des partitions laissant une totale liberté d’interprétation des signes visuels à ceux ou celles qui vont la réaliser.
- En octobre 2019, un nouveau lieu-dit est créé : « Ecriture et Oralité » de Dominique Clément. L’auteur confronte ici dans un double texte l’article qu’il a écrit à ce sujet et la transcription verbatim de la conférence qu’il a prononcée au Cefedem Auvergne Rhône-Alpes en 2018.
Deux interviews sont centrées sur les pratiques effectives suscitées par les partitions graphiques lors de leurs réalisations dans des contextes divers :
- Une interview de Pascal Pariaud portant sur les pratiques pédagogiques liées aux partitions graphiques.
- Une interview de Xavier Saïki, membre du collectif Ishtar, sur Treatise de Cardew.
Les autres lieux-dits sont constitués par des réalisations de partitions graphiques proposées à PaaLabRes lors de l’appel à contributions de 2016-2017. En voici la liste :
- Sono ba : Frédéric Mathevet, Sono ba 2 (extrait) : l’appartement de mon père/de ma mère.
- Gray Area : Julie Mehteru, Gray Area graphismes interprétés par Bruno Graca et Etienne Lamaison, clarinettes sans bec.
- Apples : Christopher Williams, Apples are Basic, interprété par Mary Oliver, alto et Rozemarie Heggen, contrebasse. Sérigraphies de Corita Kent.
- Pressure/La mer : Alex Ness et Yoni Niv compositions audiovisuelles, Pressure, La mer, 2010.
- Aifoon : Aifoon, organisation artistique et éducative, Gand, Belgique. Partitions graphiques réalisées par des ateliers d’enfants et interprétées par Marc Galo, guitare électrique, Stefaan Smagghe, violon et Thomas Smetryns, dulcimer.
- …out of the air… : Elain Barkin, …out of the air…, pour cor de basset, bande 4 pistes et partition graphique. Cette œuvre a été créée en collaboration avec la clarinettiste Georgina Dobrée (1930-2008). La performance a été enregistrée à l’Université du Wisconsin, Eau Claire, le 4 mars 1993.
- ENM : 3 partitions écrites et réalisées par les étudiant·es de l’atelier d’improvisation de Pascal Pariaud à l’ENM de Villeurbanne. Charlen Guillot, Kerwin Marchand-Moury et Léa Vernet.
- Yantra : David Samas, Yantra, pour le Gamelan Encimal (dircetion Stephen Parris). Performance du 11 décembre 2016 au Mills College, Oakland, Californie.
- Unbearable Lightness : Carl Bergstroem-Nielsen, Towards an Unbearable Lightness (Vers l’insoutenable légerté) 1992, pour n’importe quels instruments ou voix capables de produire des sons « sombres et lourds » et aussi bien des sons « légers ». Performance par l’Ensemble Supermusique de Montreal, Canada, 2013.
- London : Guillaume Dussably, London, 6 parcours dans le plan du métro de Londres, pour synthétiseur modulaire, 2017.
- Tres : Frederico Llach, Tres (trois en espagnol) pour trois exécutant·es. Performance de PFL Traject (Pascal Pariaud, clarinette, Jean-Charles François, percussion et Gilles Laval, guitare électrique) à Université de Californie Santa Barbara, février 2015.
- Schème moteur : Alain Savouret, Schème moteur. Le lieu-dit acceuille une performance d’Ultim’Asonata au Festival Musique Action 2017, Vandœuvre-lès-Nancy (avec Alain Savouret, musique haut-parlante, Yannick Herpin, clarinette, Violaine Gestalder, saxophone, Noémie Lapierre, clarinette, Gaspar Hoyos, flûte et Aurélien Pouzet-Robert, hautbois). En 2019, le Petit Goulash publie deux versions de cette partition (avec Franck Testut, basse, Pham Trong Hieu, batterie, Gilles Laval, guitare et Nicolas Sidoroff, trompette).
- Constellation Scores : Rob Mazurek, trompettiste et artiste plasticien, Constellation Scores, exposition à l’URDLA, Villeurbanne, septembre/novembre 2017. Lithographies en 3D.
- powerpeinture : Laurent Grappe, powerpeinture, vidéo, traduction simultanée par Ephia Gburek, la fab-ka, studio doitsu, mai 2017.
Le Collectif PaaLabRes :
Samuel Chagnard, Guillaume Dussably, Jean-Charles François, Laurent Grappe,
Karine Hahn, Gilles Laval, Noémi Lefebvre,
Pascal Pariaud, Nicolas Sidoroff, Gérald Venturi.
1. John Tilbury, Cornelius Cardew (1936-1981), a life unfinished, Matching Tye near Harlow, Essex: Copula, 2008, p. 234.
Voir le guide de cette édition, la liste des contibuteur·ices de l’édition 2017
Aller à l’ÉDITORIAL général | à l’ÉDITORIAL Plan PaaLabRes (2016)
Itinéraire entre "Gray Area" et "Sonoba"
Itinéraire entre "Dedalus" et "Trio"
11 consignes partagées en préambule de l’exécution de « Treatise » de Cornelius Cardew, pp.141-162, par Pedro Branco, percussion, José Leitão, piano et Etienne Lamaison, clarinette.
Didier Aschour, version de Treatise de Cornelius Cardew par l’ensemble Dedalus, pp.1-19.
Avant de commencer à jouer à partir de cette partition, nous nous sommes mis d’accord sur les points suivants, sachant que d’autres ont été évoqués et n’ont pas été retenus :
- Se laisser provoquer par les formes qui défilent. Prendre les traits et formes comme s’ils étaient en mouvements et que ces tracés en mouvement se transforment en sources d’énergie sonore.
- Reconnaitre dans ce que joue l’autre la forme qu’il est en train de « jouer » et y participer, ou au contraire, jouer le reste.
- Les graphismes « fermés » sont des contours, à la manière des contours de la bande dessinée. Il nous appartient de les remplir, de leur donner volumes, texture et couleurs.
- Il y a un « dessus et un dessous » visuel qui ne correspond pas automatiquement à un «plus aigu, plus grave ». On ne considère pas un axe vertical qui correspondrait exclusivement à des hauteurs. Ça peut être aussi une différence de plan sonore, un « devant et un derrière » comme si, malgré le défilement horizontal de la partition, on pouvait aussi considérer la verticalité, comme dans une image arrêtée, avec les notions de « poids » des formes dans l’espace visuel.
- L’axe visuel central et continu n’est rien de plus que la ligne d’horizon et n’a pas de correspondance sonore spécifique.
- Individuellement, mais aussi collectivement, ne pas vouloir tout jouer.
- Laisser la priorité au temps musical par rapport au temps de défilement de la vidéo. La mémoire visuelle peut permettre de jouer des éléments qui ne sont plus « affichés ».
- L’interruption d’une ligne visuelle correspond à une interruption de jeu sonore.
Pour notre version de Treatise, Dedalus était composé de : Amélie Berson, flûte, Deborah Walker, violoncelle, Carole Rieussec, électro-acoustique, Thierry Madiot, trombone, Stéphane Garin, percussions, Didier Aschour, guitares.
Nous avons joué les 19 premières pages. Graphiquement elles forment une section et contiennent principalement des lignes parallèles, convergentes ou divergentes, droites, obliques, courbes, plus ou moins espacées. On y trouve également des chiffres, présents dans tout le reste de la partition. Rétrospectivement, mon goût prononcé pour les sons continus et les répétitions a dû considérablement influencer ce choix des 19 premières pages…
Nous l’avons tout d’abord observée séparément, analysée pendant des mois avant de nous réunir pour lui donner une réalité sonore. Le Treatise Handbook, détaillant le processus d’écriture et surtout les différentes interprétations dirigées par Cardew, fut pour moi un précieux outil.
Nous avons travaillé pendant une résidence de quatre jours aux Instants Chavirés. Je crois qu’à la fin de la première matinée nous avons trouvé une manière de procéder qui nous a fait avancer à grands pas. En fait le travail s’est rapproché du travail d’instrumentation auquel nous sommes déjà habitués avec Dedalus.
Qui joue quoi ?, décidé par chacun en fonction de son “instrument”, ici, il fallait en plus proposer sa propre interprétation des symboles. L’idée était de “réaliser” la partition, de se répartir les éléments graphiques et de les synchroniser.
Finalement, chacun a interprété les symboles en fonction de ses idées musicales. Cela pouvait concerner un type de son pour certains, un registre ou un mode de jeu pour d’autres. Les variations des symboles, par contre unifièrent les différentes interprétations en se rapportant à des durées ou des dynamiques communes.
Dès le début, Carole Rieussec, seule à jouer d’un “instrument” électro-acoustique a pris le parti de réaliser cette ligne. Ce qui a permis aux autres de se positionner par rapport à elle.
Nous avons interprété les chiffres comme nombres de répétition d’un accord, donc cela a conditionné certaines durées. Pour certaines pages, des proportions spatiales nous ont semblé mériter d’être respectées et nous avons fixé des unités de temps.
IO + IOU
Textes Parallèles
I / O de Benjamin Boretz (2001)
IOU – Reconnaissance de dette de Jean-Charles François (2015)
Vous pouvez accéder à ces deux textes de deux manières différentes :
1) Une vidéo composée d’un diaporama des textes
accompagné de leur mise en voix par :
- Dans le rôle de Ben Boretz : Jean-Charles François
- Dans le rôle de Jean-Charles François : Monica Jordan
- Titres des œuvres du Boretz : Nancy François
- Non-titres du François : Dan Haffner